C’est un rendez-vous avec l’histoire que nous propose Max Lobe dans son livre “confidences”. Une histoire comme celle que nous aurions aimé entendrepar nos aïeux, une histoire qu'ils ont vécu et qui restera a toujours à jamais gravée dans les mémoires de leur nation.
Le titre du roman et bien choisi. Ce sont à travers les les confidences de Ma Malinga une ancienne de 80 ans, que nous ai raconté l’histoire du Cameroun, une histoire bien éloignée de ce que les manuels d’histoire peuvent nous renseigner.
“Mon fils, c’est étrange: ici-là, on nous demande de tout oublier. Et comme nous, on n’oublie rien et qu’on ne peut pas tout pardonner comme ca, ils s’arrangent pour tout effacer de notre mémoire.”
L’intrigue commence par le retour de l’auteur, Max Lobe, en pays Bassa après s’être installé en Suisse. Ce voyage en pays natal sera motivée par une quete d’indentité et de vérité sur l’histoire du Cameroun et notamment de la lutte anticoloniale. Il trouvera ses réponses aupreès de Ma Malinga, une vieille dame originaire du même village que Ruben Um Nyobè, le Mpodol (porte-parole) du mouvement indépendantiste camerounais.
Chaque détail sera racontée, de la naissance à l’interdiction du l’UPC, l’unification du Cameroun anglais et français, en passant par la sanglante indépendance ou encore la bataille de Douala- New Bell.Mais aussi l’impact de cette colonisation sur la culture Bassa, en relevant l’imposition de la religion et des prénoms français ou encore l’aliénation par la télévision, les églises de réveil et l’alcool encore plus présente aujourd’hui, des dizaines d’années après les combats indépendantistes.
“Je suis à l’avenue Kennedy à Yaouné; Marché central. J’ai vu aussi à Douala, quelques jours avant, dans le quartier résidentiel de Bonapriso, l’avenue Charles de Gaulle. Peut-être aurons-nous un jour, un boulevard Nicolas Sarkozy ou une avenue Georges W. Bush.”
Ma Mâlinga est au coeur de ce récit; De son ton amusée, un peu espiègle malgré son âge, l’auteur parvient à nous faire recentir cette proximité avec elle, ce qui donne plus de réalisme à son récit. J’avais comme l’impression que ma grand-mère où une vielle tante me racontait des histoire d’une époque qu’elles ont vécu et auquelles elles ont survécu marlé les moments parfois difficiles des résistances pour l’indépendance.
Le récit de Ma Malinga est parfois décousu, à caude de son envie toujours un peu brusque et soudaine de boire du vin de palme pour continuer son récit ou par son language populaire, authentique. Mais cela ne fait que donner plus de charme et de chaleur à son personnage ce qui intensifie cette sensation de proximité que nous offre cette lecture.
L’histoire que nous raconte Ma Malinga est parfois entrecoupée par les confidences de l’auteur même sur ce voyage. Car dès le début de l’ouvrage, Max Lobe est heurté par le manque de connaissance sur l’histoire de son propre pays, de cette histoire des indépendances qui a tout simplement été mise sous oubliette. Cette situation est vécu par de nombreux afrodescendants, quelques soit leur pays ou culture d’origine. Ce qui interessant dans ce livre, c’est qu’il nous montre l’exemple en partant dans ce pays qu’il dit sien mais dont il ne connait rien.
“Je vivais ici, chez moi au Cameroun. Il ne me serait jamais venu à l’esprit de me sentit Africain, Bantou, Camerounais ou même Bassa. Aujourd’hui, malgré tout, je le revendique. “
Je rejoins cette démarche où au dela de livre de s’informer, la plus puissante et véridique façon de reconnecter avec son identité et d’aller sur la terre qui porte cette culture. Troublante sera certainement l’expérience, je peux en être temoin, mais elle est l’étape première de cette volonté de vivre de la manière la plus authentique et réaliste son identité.
“Pourquoi suis-je venu jusqu’ici? Cette histoire , mon histoire? Pourquoi suis-je venu jusqu’ici ?
Ce livre est un livre d’histoire sous l’apparence d’un roman désinvolte. Lire ce livre vous fera réaliser le peu de choses que nous connaissons sur le Cameroun mais peut-être aussi par extention sur d’autres pays africains. Aussi, il vous apprendre la façon dont Um Nyombé et l’UPC ont conduit leur pays à l’indépendance. Une résistance que nombre d’entre eux ont payé de leur vie contre la France et les aussi les Camerounais qui ont pris les armes contre ceux qui étaient pour l’independance. Um Nyombé et le militants UPC ont silloné le pays entier, en parlant en langues locales pour expliquer l’importance de l’accès au “Kunde”, soit à l’indépendance et à la libération des peuples. Ruben Um Nyombé a été suvagement assassiné par la France, qui a tout fait pour effacer son existance et tuer son combat. Mais comme disait Thomas Sankara “ On peut tuer des hommes mais pas des idées”.
Louis Marie Mang, un militant du parti anticolonialiste de l'UPC, se tient devant la tombe du héros de l'indépendance (c) AFP.
“ Ruben Um Nyombe 1913-1958” “ Le pionnier de l’Indépendance du peuple camerounais.” Une vulgaire pierre tombale abandonnée dans la brousse.”
Je ne pourrais que vous conseiller de lire ce livre pour tout ceux qui souhaitent en apprendre plus sur l’histoire du Cameroun et aussi des figures de libération de l’histoire de ce pays.