Je suis soudanais, je suis africain
« النصر لنا »
©AFP
Introduction chiffrée
Population: 41 682 000 (estim. 2019)
Superficie: 1 844 797
Capitale: Khartoum (siège du Conseil des États)
Langue(s) officielle(s): anglais, arabe
Monnaie: livre soudanaise (SDG)
Fête nationale: 1er Janvier
IDH: 167e sur 188 (2018, PNUD)
Devise: La victoire est à nous
Drapeau: Le drapeau du Soudan date du 20 mai 1970. Il est composé d'un triangle vert à la hampe et de trois bandes horizontales de couleur: rouge, blanche et noire. Ces quatre couleurs sont les couleurs panarabes. La couleur rouge représente le socialisme, la lutte et le sang des combattants soudanais, ainsi que la nation arabe.Le blanc représente, la pureté et l'optimisme. Le noir représente le Soudan, "Pays des Noirs" en langue arabe, et la révolution du Mahdi.Le triangle vert représente la prospérité, l'agriculture et l'Islam.
Hymne :
« Nous sommes soldats de Dieu, soldats de la patrie »; (arabe :نحن جند الله جند الوطن) est l'hymne national du Soudan. Écrit par Sayed Ahmad Muhammad Salih et composé par Ahmad Murjan, il a été adopté en 1956.
Les portes de l'empire koushite
2500 av JC - 300 ap JC
Le Soudan est le digne héritier d’une grande civilisation, connue de tous : la civilisation Kouchite. Le Royaume de Koush s’est dévoilé au monde il y a environ 2500 ans av JC et prend fin 300 ans après JC. Une longue civilisation qui a côtoyé l’Empire Égyptien tout au long de son histoire. Deux civilisations proches culturellement mais qui se sont influencées pendant des millénaires. En effet, la civilisation Égyptienne s’est unifiée peu avant 3000 ans av JC et a duré jusqu'à la mort de la reine Cléopâtre en 30 av-JC.
Le royaume de Koush sera également appelé Nubie, terme grec apparu au 3ème siècle av-JC.
Les théories racistes qui ont construit l’histoire des civilisations du Nil refusaient qu’une population noire africaine ait pu créer une civilisation aussi complexe.
George Reisner “ La race négroïde autochtone n’a jamais développé de commerce ni d’industries dignes de ce nom”
Aujourd’hui, le Soudan, est le fruit de l’ancienne civilisation nubienne qui ne devrait pas être considérée uniquement comme une zone influencée par l’Egypte hégémonique. Il convient de les voir comme deux civilisations, voisines qui ont eu plus de 3000 ans d’histoire commune et qu’il est normale de voir l’une avoir influencé l’autre. Ainsi, l’histoire du Soudan ancien vous surprendra au fur et à mesure des lignes de ce récit. Première surprise qu’il vous conviendra de retenir est que c’est le pays au monde qui compte le plus de pyramides soit plus de 200 tandis que l’Egypte en compte exactement 138.
Pyramides de Méroé
© Stéphane Compoint
Le Royaume de Koush, à son apogée, s’étendait jusqu’en Méditerranée et faisait le double de la taille de l’Egypte. Au fur et à mesure des siècles, plusieurs villes ont été désignées comme capitale, signant l'avènement d’un nouveau royaume:
- Kerma : 25 av JC - 15 av JC
- Napata : 9 av JC - 3 av JC
- Méroé : 3 av JC - 4 ap JC
Le Royaume de Kerma
2000 ans av JC - 800 ans av JC
Kerma, grâce à son positionnement stratégique entre l’Afrique Subsaharienne et l’Egypte a pu devenir une riche cité commerciale. Source des nombreuses convoitises, l’Egypte est souvent candidate à la conquête de ce royaume car souhaitant contrôler les routes commerciales jusqu’au Sud du Nil. Mais, l’exercice est périlleux et difficile face à un royaume Koushite puissant qui résiste. Néanmoins, cela n’empêche pas le développement de relations diplomatiques, commerciales et sociales denses entre les deux royaumes.
Deffufa de Kerma
En 1500 av-JC, les tensions augmentent et le roi égyptien Thoutmosis de la 18 ème dynastie lance une conquête qui détruit la ville de Kerma en y mettant feu. Durant les prochaines 500 années, la région sera désormais dirigée par l’Empire Égyptien. Pendant cette période, l’influence de la culture égyptienne s’étend tout en se mêlant à la culture koushite.
Au centre de la ville de Kerma, s’établit son centre spirituel appelé Deffufa.
Le Royaume de Napata
Les Egyptiens avancent vers les terres du Sud jusqu'au Jebel Barkan. Cette montagne est amorcée par un roc en pic rocheux, qui, pour les Egyptiens avait la forme d’un cobra, symbole du pouvoir pour les pharaons. Les Égyptiens y ont trouvé un prétexte et l’occasion de construire un temple pour le dieu Amon,” le roi des Dieu” dans le panthéon du nouvel Empire. C’est le plus grand temple jamais érigé dans le pays de Koush. Les Egyptiens ont associé Amon à un Dieu Koush qui avait une tête de bélier. Ils ont fait fusionner les deux dieux pour le faire accepter aux habitants de Koush.
Le Royaume de Napata est unique par les nécropoles de Nurri et d’El Kurru. Le dernier roi de Napata était Nastasen (datant de 310/320 av JC), enterré dans la nécropole de Nuri. La plupart de ces tombeaux ont été pillés.
Les Koushites avaient des tombeaux appelés tumulus où, au milieu d’un trou se trouvait le défunt entouré de quelques biens, le tout recouvert par un dôme. Cependant, on remarque qu’à El Kuru, les tombes ont évolué vers une forme pyramidale, rappelant des constructions de style égyptien.
En 1070 av JC, la puissance égyptienne s’effrite. Les Koushites en profitent pour restaurer les temples laissés par les Egyptiens notamment celui de Jebel Barkan. Désormais, la présence des dieux Amon et Umut légitimait la domination des koushites sur Koush mais également en Egypte provoquant un certain retournement de situation. Ce pouvoir religieux sera utilisé par le pouvoir de Napata pour conquérir l’Egypte. De 744 à 656 av JC, les pharaons de Koush règnent sur l’Egypte et assoient leur pouvoir jusqu’en méditerranée. Plusieurs rois se succèdent: Piyé, Chabaka, Chabataka, Taharqa, Tanoutamon qui règneront sur cet immense territoire.
Dans la société koushite, la place de la femme est importante car la lignée est matrilinéaire. En effet, plusieurs femmes ont été à la tête de ces empires, la preuve étant qu'à leur mort, elles bénéficient du même traitement que les rois hommes, leurs tombes étaient décorées de la même façon. Ces femmes souveraines étaient appelées candaces. Un des derniers monarques de koush était une femme : la reine Kalata, mère de Tanoutamon. Elle sera chassée du trône par les Assyriens en 671 av JC. Son successeur Tahouanon reprend le règne avant d’être lui aussi évincé par les Egyptiens.
Les Koushites décident de déplacer leur capitale à 400 km de Napata à Méroé pour se protéger.
Le Royaume de Méroé
600 av JC à 300 ap JC
C’est à Méroé que l’on retrouve la plus grande concentration de pyramides au monde. Aujourd’hui, beaucoup d’entre elles sont en ruine à cause des chercheurs d’or qui ont les ont fait exploser à la dynamite. Le plus connu, Giuseppe Ferlini, un italien.
Trois souverains connus y sont également inhumés : Arakakamani (295 av JC - 275 av JC), le premier souverain méroïtique qui ne soit pas enterré à Nouri, Amanislo ( 275 av JC - 260 av JC) et la reine Bartare (260 av JC- 250 av JC). À la suite de l’assaut d'Assouan par les Méroïtes, le préfet de l'Égypte devenue romaine, Petronius, s'empare de Napata en 23 av JC.
Strabon, géographe et historien grec rapporte que les négociations avec les envahisseurs romains furent menées par une Candace borgne, que l'on hésite à identifier avec Amanirenas ou Amanishakhete. Strabon est le premier à parler de ces énergiques reines méroïtiques immortalisées par la tradition classique sous le nom de Candace. Ces reines occupaient une place prépondérante aux alentours de l'ère chrétienne, un des points culminants de la civilisation méroïtique.
Reine Amanirenas
La grande pyramide de la reine Amanishakhete, dans la nécropole royale nord de Méroé, a livré en 1834 au pilleur Ferlini ses joyaux luxueux, qui font aujourd'hui la gloire des musées de Munich et de Berlin et qui démontrent la richesse du royaume méroïtique à cette époque.
Nous savons très peu de choses des derniers siècles de Méroé. Les Méroïtes, qui avaient toujours triomphé des invasions des tribus nomades, sont désormais devenus une proie pour leurs voisins : Axoumites au sud, nomades Blemmyes à l'est et Nubas à l'ouest.
C'est sans doute à ces derniers qu'il convient d'attribuer la chute de l'Empire méroïtique.
Vers 330, le premier roi chrétien d'Axoum, Ezana, se vante, dans une inscription d'Axoum, d'avoir fait une expédition fructueuse de butin « contre les Nubas » dans l'île de Méroé ; le royaume méroïtique s'était donc déjà effondré lors de la campagne d'Ezana.
La Nubie Chrétienne
La chute de Méroé et de l’Egypte dominée par les romains, permet une large évangélisation des Nubiens. L'époque chrétienne dure du VIIIe siècle au début du XVIe siècle. Les Nubiens, évangélisés à partir d'Alexandrie et de Constantinople, construisent un grand nombre d'églises, dont la plus célèbre demeure la cathédrale de Faras, ornée de fresques. Après la chute de Méroé, trois royaumes chrétiens voient le jour: Makurie, Alodie et Nobatie qui, adoptent le christianisme copte.
Au VIIème siècle, l'avènement de l’Islam, donne l’élan à une vague de conquêtes de populations venant d’Arabie. l’Egypte est ainsi conquise par les armées musulmanes coupant ces trois royaumes du reste de la chrétienté. Les Arabes baptisent alors les terres situées au sud de l’Égypte Bilad-al Sudan qui signifie, le pays des Noirs.
©Eric Lafforgue
La bataille de Dongola, capitale de Makurie, confronte en 652 les armées arabo-égyptiennes et le royaume chrétien de Makurie. Les troupes musulmanes menées par le général Abd Allâh ibn Saad ibn Sarh sont en situation d'échec et n’arrivent pas à annexer Dongola. Un pacte de non agression dit d’Al Bakt est signé par les deux partis instaurant la paix jusqu’au XIIIème siècle où Al-Malik az-Zâhir Rukn ad-Dîn Baybars al-Bunduqdari dit Baybars finit par assoir sous sa domination Makurie. Ce sultan d’Egypte et de Syrie régna de 1260 à 1277. Il est connu pour avoir repoussé la septième croisade de Louis IX et inspirera la littérature arabe à travers les épopée romanesques contée dans le "Roman de Baibar".
Le Sultanat de Sennar
Au début du XVII ème siècle, les Fungs, à qui on prétend une origine d'Abyssinie ou du Darfour, chassent les arabes de la région. Le roi Badi II construit un palais et une mosquée dans sa capitale: Sennar. Mais, vers 1660, le royaume est affaibli par des révoltes internes notamment celle des Shaigas qui persistent à avoir leur indépendance, qu’ils gagneront jusqu’à la conquête ottomane en 1821. Une profonde déstabilisation politique interne met un terme à la grandeur du royaume. L’armée ottomane arrive à conquérir ce territoire sans peine. Le 14 juin 1821, les Turcs entrent dans Sennar et annexent le pays.
L'invasion de l’Empire Ottoman
Vers la fin des années 1820, le khédive Mehemet Ali, lance une mission pour soumettre le Soudan et fini par annexer le royaume de Funj. Quatre gouverneurs sont installés à Dongola, à Berber, à Sennar et au Kordofan.
Les Turcs sous le régime du khédive Mehemet Ali s'établissent au Soudan. Les villes de Wad Medani et de Khartoum sont fondées de 1823 à 1830. L’empire Ottoman fini par contrôler toute la zone jusqu’au Sud du Soudan.
L’Egypte, sous domination ottomane, impose un régime fiscal très lourd au Soudan où les habitants se voient obligés de payer en nature (bétail, esclaves, récoltes). Finalement l'objectif de cette domination est profondément économique et fait augmenter considérablement le trafic d’or, d’ivoire et d'esclaves etc. Les premières révoltes se déclarent rapidement à cause de ce système d’impôts. Elles seront rapidement éteintes par une répression sévère.
Mohammed Ahmed Ibn Abdallah
Dans les années 1870, un soulèvement nationaliste et religieux, sous la direction du “Mahdi”- Mohammed Ahmed Ibn Abdallah chasse les Ottomans au terme de trois ans de guerre.
Après la prise de Khartoum et la mort de son gouverneur, Gordon Pasha, le 28 janvier 1885, le Soudan obtient son indépendance qu'il conserve jusqu'en 1898. Il met en place un régime basé sur la religion musulmane et établit sa capitale à Omdourman. Mahdi finit par mourir dans des conditions inconnues le 22 juin 1885, son fils Abdallahi ibn Muhammad lui succède et continue de protéger le Soudan contre les invasions extérieures. Mais, il finit par être renversé par une expédition anglo-égyptienne menée par le général britannique Horatio Herbert Kitchener .
L'intrusion britannique
Les raisons de cette expédition débutent avec la vente de la concession du Canal de Suez aux Britanniques par le khédive Ismail qui se retrouve criblé de dette. Les puissances européennes en profitent pour s'immiscent de plus en plus dans les affaires financières de l’Egypte puis, dans les affaibles politiques. Le khédive Ismaïl est évincé au profit de son fils Tawfik, poussé par ces puissances parasites, qui y voient une plus grande facilité à décider de la gestion des ressources du Nil. En parallèle, leur convoitise pour le Soudan ne cesse de s’agrandir.
Portrait d'Horatio Herbert Kitchener
En Septembre 1898, éclate un incident diplomatique entre les français et les britanniques. C’est la crise de Fachoda. Dans une période de partage de l’Afrique plusieurs puissances coloniales cherchent à s'accaparer le plus de territoires possible. Les intérêts d’expansion de la France se heurtent à ceux de l’Angleterre à Fashoda, ville du soudan, servant de poste militaire à l’Egypte. Finalement la France se retire, suite à sa défaite et en janvier 1899. Un accord franco-britannique en mars 1899 place le Nil et le Bahr el Ghazal dans la sphère d’influence britannique. La crise de Fachoda pousse les anglais a vouloir confirmer leur positionnement sur l’Egypte et à réaffirmer leur autorité vis à vis d’autres grandes puissances.
Le 8 avril 1904, l’Angleterre et la France se réconcilient officiellement et règlent leur antagonisme et vieilles rancoeurs liées à leurs convoitises sur le partage de l’Afrique à travers l’Entente Cordiale.
Le 2 septembre 1889, éclate la bataille d'Omdurman opposant les troupes anglo-égyptienne menées par le général Herbert Kitchener et les mahdistes dans le cadre des guerres mahdistes ayant débuté en 1881. Elle marquera la reconquête définitive du Soudan. Le successeur de Mahdi, meurt le 25 novembre 1898, laissant libre chemin à l’établissement d’un condominium anglo-égyptien, soit une gestion conjointe du Soudan par l’Angleterre et l’Egypte. Mais dans les faits, le Soudan allait être géré par l’Angleterre mais les résultats de la gestion étaient de la responsabilité de l’Egypte.
A la chute de l’Empire Ottoman causé par la première guerre mondiale en 1914; Hussein Kamal sera nommé par les anglais Sultan d’Egypte et du Soudan de 1914 à 1917. Cependant l’Egypte n’arrivant pas à se débarrasser de l’occupation anglaise, le développement de mouvements indépendantistes au Soudan se fait facilement.
Aux portes de l’Indépendance:
La fin du condominium
Lorsque les britanniques décident de se retirer d’Egypte, ils maintiennent leur présence au Soudan. Dès lors, les gouvernements égyptiens qui se sont suivis ont lobbyé pour mettre fin au condominium, chose que les anglais refusaient strictement. Les Egyptiens insistent et souhaitent que soit reconnu le roi Farouk comme “ Roi d’Egypte et du Soudan”.
En 1952, la révolution Égyptienne met fin au système monarchique et change la donne pour les Britanniques comme pour les Egyptiens. Ainsi, Mohammed Naguib et Gamal Abdel Nasser, nouveaux dirigeants de l’Egypte décident de se retirer du condominium et de renoncer à la domination sur le Soudan. L’Angleterre n’a d’autre choix que de faire de même car elle avait indiqué que la domination sur le Soudan, dépendait de l’Egypte. En 1954, l’Egypte et l’Angleterre signent un traité garantissant l'indépendance du Soudan. Le 1er Janvier 1956, le Soudan devient un Etat souverain et indépendant. Ismaïl al-Azhari, figure du mouvement national d’indépendance, devient premier ministre.
Le Soudan indépendant
A l’époque des indépendances, deux grandes familles politiques et religieuses se forment :
- Le parti Oumma : à sa tête des religieux descendants du Mahdi et de son successeur. Ses cadres font pour la plupart partie de l'élite urbaine. Ce mouvement partage une certaine hostilité à l’égard de l’Egypte.
- Le parti démocratique populaire mené par la famille Al Mirghani, à la tête de la confrérie musulmane de la Khatmiya, soutenue depuis le XIXème siècle par l’Egypte.
Autour de cet écosystème d’autres familles politiques comme le parti communiste soudanais (PCS), les Frères musulmans ou encore le parti Bath gravitent.
Les velléités entre les différents membres ainsi que les tensions géopolitiques entre les soviétiques et le nassérisme créer un environnement propice au premier coup d’Etat qui se déclare en novembre 1958. A sa tête le général Ibrahim Abboud, qui à cet époque a le soutien du parti Oumma. En 1955, la mutinerie de la garnison de Torit marque un tournant dans les tensions entre le Nord et le Sud du Soudan. Les Sud-Soudanais estimant avoir été lésés dans la répartition des postes administratifs laissés par la colonie britannique.
En 1964, un nouveau coup d’Etat, accompagné d’un mouvement populaire voit le jour. C’est la montée progressive des Frères musulmans sous l’égide de Hassan Tourabi enseignant à l’université de Khartoum, qui fini par accéder à la tête de l’Etat. Les idées des Frères Musulmans connaissent un certain écho au sein des populations et gagnent progressivement en popularité. Le parti du Front de la charte islamique (FCI) voit le jour et gagne quelques places au parlement.
En parallèle, en 1965, le premier ministre Sir al-Khatim al-Khalifa instaure un régime qui s’implique dans la résolution des conflits avec le Sud-Soudan afin de sortir de cette crise politique. Il ouvre des pour-parlers pour mettre autour de la table les grands partis politiques nordistes et les organisations de la communauté sudiste vivant au Nord. Cependant, l’Etat délaisse progressivement la région du Sud ne tenant pas compte des premières intentions d’indépendance. En 1966, Sadeq al Mahdi, beau-frère de Hassan Al Tourabi, devient premier ministre du Soudan. Cet intellectuel tente de penser des réformes politiques importantes comme la séparation entre le leadership politique et le leadership religieux. Cependant, il n’y parvient pas et crée plus la division que l’union au sein du parti al Oumma. Malgré la volonté d’apporter des changements au régime, la situation de l’Etat ne change pas réellement.
Le régime Nimeyri
(1969-1985)
En 1969, l’immobilisme et les divisions politiques déclenchent un nouveau coup d’Etat mené par une junte militaire dirigée par Jaafar al Nimeyri. Il sera à la tête de l’Etat jusqu’en 1985. Au début il se range du côté des communistes, cependant en 1971, un coup d’Etat contre lui a lieu. le PCS (parti communiste soudanais) est accusé. De là une forte répression contre le PCS et ses partenaires s’établit.
Jaafar al Nimeyri
En 1972, les accords d’Addis Abeba (mise en place d’un vice-président sudiste à Khartoum et un chef de l'exécutif sudiste à Djouba) permettent d'instaurer une certaine paix avec les insurgés du Sud-Soudan. De plus, une autonomie est également accordée aux trois provinces. Cependant, la création d’un parti unique la même année censée inclure les sud-soudanais ne trouve pas satisfaction. En effet, les décisions et les ministères restent aux mains des nordistes.
Face à l'étiolement de sa base politique et au risque persistant d'une déstabilisation menée de l'extérieur, le président Nimeyri accorde une amnistie, en 1971, à une partie de l'opposition armée conduite par Sadeq al-Mahdi et aux islamistes de Hassan al-Tourabi.
Mais, au printemps 1983, différents groupes d'opposition armées se rassemblent dans une organisation unique, le Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan (M/APLS), dirigée par un ancien combattant de l’Anya Nya, une armée rebelle séparatiste sud-soudanaise formée pendant la première guerre civile soudanaise, John Garang de Mabior, un diplomé d’une université américaine, devenu officier de l'armée soudanaise. La guerre civile éclate.
La situation économique se dégrade et les Etats-Unis injectent des dollars dans les caisses du Soudan. Plusieurs bases américaines s’implantent. Néanmoins une période de sécheresse rend difficile le quotidien de citoyens, en particulier à l’ouest au Darfour. Les prix des produits de première nécessité explosent. Une grève nationale s’installe et exige le changement de pouvoir. Le 6 avril 1985, un coup d’Etat est dirigé par le commandant en chef de l’armée Sawar al-Dahab.
La situation continue à se dégrader tant au niveau politique qu’économique. Des émeutes éclatent en 1989 en signe de protestation. Les militaires manifestent aussi et lancent un ultimatum au pouvoir: entamer le processus de paix ou la guerre.
Il faut quatre autres mois pour que le Premier ministre accepte de jouer la carte des accords et annonce formellement la tenue d'une conférence constitutionnelle à laquelle participerait l’armée. Le 30 juin 1989, l'armée prend à nouveau le pouvoir. Le Général Omar el Béchir, soutenu par Hassan el Tourabi qui dirige le FNI (Front National Islamique) mène la fronde et renverse Sadeq el Mahdi.
Conseil de lecture:
- Leila aboulela, Le Minaret, Flammarion, 2006. ⭐
Omar el Béchir
Rapidement, Omar el Béchir instaure un régime assurant un place de choix du FNI dans le gouvernement. Toute potentielle résistance ou opposition est mise à plat. Néanmoins, à l’extérieur du pays, l’opposition s’organise à travers l’Alliance Nationale Démocratique avec à sa tête Mohamed Osman al-Mirghani soutenue par M/APLS de John Garang.
Omar El Béchir
©AFP
Au niveau géopolitique, le Soudan fait certains choix lui donnant un certain positionnement. En effet, le président Omar el-Béchir soutient Saddam Hussein lorsque ce dernier occupe le Koweït en août 1990. En 1991, Hassan al-Tourabi est à l'initiative de la formation d'une Conférence populaire arabe et islamique qu'il préside et qui regroupe des mouvements radicaux, islamistes ou nationalistes. En parallèle, Oussama Bel Laden, fondateur d’Al Qaïda établit résidence au Soudan de 1992 à 1996.
Le Soudan fini par être considéré par les Etats-Unis comme un Etat voyou, l’accusant de soutenir des mouvements terroristes. Des sanctions décidés par le Conseil de Sécurité de l’ONU sont adoptées contre le Soudan, l’isolant de fait. En 1998, le Soudan est accusé d’être impliqué dans les attentats de l’ambassade des Etats-Unis à Nairobi et à Dar es-Salaam. Les américains répliquent en bombardant la banlieue industrielle de Khartoum. L’isolement pesant, le Soudan n’a d’autre choix que de se plier aux attentent des américains et collabore de plus en plus avec eux concernant la lutte anti terroriste.
Le Darfour
Le Darfour est une région située à l’ouest du Soudan actuel, frontalière avec le Tchad. La tradition remonte que le Darfour serait apparenté à la dynastie des Kayras qui se développe jusqu’au XVIIème siècle. En 1874, le Darfour, passe sous domination Égyptienne, à la mort de son dernier roi.
Dans les années 1980, des tensions naissent dans cette région liées à l’accès aux terres et aux ressources agricoles. La situation économique est difficile avec la sécheresse qui s’impose. Le prix des denrées alimentaires explosent, surtout au Darfour. Une grève nationale naît et des émeutes éclatent.
Cependant, c’est dans les années 90, lorsque des sources de pétrole sont découvertes, les tensions s’enveniment.
En 2003, une guerre civile éclate où le Mouvement de libération du Soudan et le Mouvement pour la justice et l’égalité réclament une meilleure répartition des ressources au Darfour et se heurtent aux milices “janjanwid” soutenues par le gouvernement soudanais.
La terreur s'établit poussant un déplacement massif des populations vers le Tchad provoquant un catastrophe humanitaire. En 2004, l’Union Africaine lance une mission de paix et envoie des troupes pour assurer la protection des civils. En 2005, Omar el Béchir est accusé de crime contre l’humanité par les Nations Unies. Malgré les différents accords de paix, les combats n’ont pas vraiment cessé. En 2009, un mandat d’arrêt international est lancé par la Cour pénale internationale contre Omar el Béchir pour crime de guerre, crime contre l’humanité et crime de guerre.
Le Soudan du Sud
Depuis l’Indépendance, des tensions existent entre le pouvoir du Khartoum et le sud du pays. Deux guerres ont déjà eu lieu. Les raisons sont politiques certainement mais également économiques. En effet, le Sud regorge de ressources pétrolières et les populations locales ne profitent pas des gains de la manne pétrolière.
En 2011, les Soudanais sont consultés afin de se positionner sur l’autonomie de la région du Sud-Soudan. Le résultat du référendum reçoit 98,83% de réponse favorable. L'indépendance sera prononcée le 9 juillet 2011.
La dernière révolution
A partir de septembre 2018, les prix des denrées alimentaires de base explosent de nouveau. La vie devient chère et certains produits souffrent de pénurie. La situation économique du pays est très fragile. Des manifestations naissent dans le pays, du Nord au Sud. Des bâtiments des institutions nationales sont pris d'assaut par les citoyens. En retour, une répression lourde se fait. Néanmoins, les manifestations ne faiblissent pas et les citoyens exigent le départ d’Omar el Béchir.
La répression s’intensifie, l'État d’urgence est déclaré par le gouvernement soudanais et un couvre feu est mis en place de 18h à 6h du matin dans certains Etats. Le gouvernement n’arrive pas à faire taire les manifestations.
En avril 2019, Abdelaziz Bouteflika annonce sa démission suite aux manifestations en Algérie exigeant un changement de régime. Cela donne un élan supplémentaire aux revendication soudanaises. Les militaires se joignent à la manifestation populaire. Le 11 avril, Omar el Béchir et renversé par l’armée.
L’armée propose de prendre les rênes du pouvoir pendant une période de transition de 2 années. A la tête de ce pouvoir Ahmed Awad Ibn Auf et son adjoint, le général Kamal Abdelmarouf, chef d'état-major. Ils promettent de mettre en place un gouvernement civil. Les manifestations ne baissent pas pour autant, Kamal Abdelmarouf sera remplacé par le général Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan, le nouveau chef d’Etat.
Omar el Béchir est mis en prison le 16 avril. Le lendemain, l’Union Africaine donne deux semaines aux militaires pour mettre en place un gouvernement civile. Les manifestations continuent tant que la transition ne se fait pas.
©NYT
Finalement le 13 mai, un accord semble se dessiner entre les militaires et les représentants civils. Une transition de trois ans est acceptée. Néanmoins, les négociations traînent encore jusque juin et le manifestations se regroupent dans des campements pour renforcer leur mouvement.
La junte militaire prend la décision de brûler les campements pour disperser la foule tout en tirant à balle réelles faisant plusieurs morts. On parle d’un massacre dans la ville de Khartoum. Il y a des centaines de blessés et de morts. La crise atteint son paroxysme.
Internet sera coupé pendant presque un mois, du 23 juin au 10 juillet.
L’Ethiopie se propose dans la résolution de ce conflit et invite les négociateurs à mettre en place un conseil de souveraineté mixte, avec 7 membres civils de l’ALC et 7 militaires pendant 18 mois puis mettre en place un gouvernement purement civil les 18 mois suivants.
Le 21 août, le conseil militaire transitoire devient un conseil de souveraineté. Abdallah Hamdok devient premier ministre. Il forme un gouvernement le 5 septembre de 18 membres dont 2 femmes comme Asma Mohamed Abdallah qui sera nommée ministre des affaires étrangères.
économie
L’économie du Soudan est ébranlée par plusieurs crises. De ce fait, de nombreux épisodes d’inflation se sont succédés. Le Soudan compte des ressources pétrolières à l’Ouest, dans la région du Darfour ainsi que dans le Sud - avant que le Sud Soudan n’obtienne son indépendance. Cet événement lui fait perdre une forte partie de ses réserves de devises étant données que les trois quart de ses revenus venaient de la rente pétrolière.
Le PIB du Soudan se caractérise de la manière suivante: (2018, Banque mondiale) :
- Agriculture : 31 %
- Industrie : 2 %
- Services : 67 %
Les IDE (investissements direct étrangers) restent timides malgré la levée des sanctions des Etats-Unis en 2017. Mais, le Soudan reste dans la liste des États proches du terrorisme et ne présente pas encore un environnement économique de confiance.
En 2018, la situation économique se dégrade profondément. Les devises manquent, le prix des denrées alimentaires basiques telles que le pain explosent, le prix du carburant également. La conséquence direct sera un soulèvement populaire qui mettra Omar El Béchir hors du pouvoir.
Politique étrangère
Le Soudan fait partie de plusieurs organisations internationales. Tout d’abord les Nations Unies ainsi que l’Union Africaine, mais aussi de:
- l’APO ou Organisation des producteurs africains, née dans les années 80 de discussions informelles de pays africains faisant partie de l’OPEP. En se réformant en 2018, les membres signent un accord d'assistance mutuelle pour surmonter les difficultés financières de leur pétro-économie.
- la COMESA ou Marché commun de l'Afrique orientale et australe. Cette organisation permet de regrouper les Etat africains pour former une union douanière et une zone de libre échange. Son siège est à Lusaka en Zambie.
- La CIRGL ou Conférence internationale sur la région des Grands Lacs qui regroupe les pays Africains des Grands lacs.
Le Soudan est un acteur vivant de la géopolitique régionale.
Tout d’abord, l’histoire politique du Soudan est intrinsèquement liée à la situation du Sud-Soudan. Ainsi après la période de cessez le feu, le Soudan a mis en place pendant plus de deux mois, une période de négociation dont le résultat a été la signature d’un traité de paix le 12 septembre 2018.
Entre l’Egypte, L’Ethiopie et le Soudan, les relations diplomatiques voient souvent en leur coeur la gestion de l’eau du Nil. En effet, depuis 2011, les négociations autour du barrage de la renaissance peuvent être sources de tensions en particulier entre l’Ethiopie et l’Egypte. En 2020, les discussions autours du barrage sont abordées par le conseil de sécurité de Nations Unies afin de débloquer la situation.
Le Soudan se place davantage du côté de l'Ethiopie dans l’idée de profiter de la production électrique du barrage et de pouvoir contrôler les flux du fleuve pour qu’ils ne provoquent pas d'inondations détruisant les productions agricoles. Aussi, nous avons précédemment démontré que l’Ethiopie s’est beaucoup impliquée dans le processus de transition et dans la médiation avec le Sud-Soudan.
Le Soudan a également décidé de se rapprocher de l’Arabie Saoudite au dépend de l’Iran avec qui il a coupé les liens. Cependant, historiquement proche du Qatar, il a souffert d’une certaine ambiguïté diplomatique lorsque l’Arabie Saoudite était en litige avec le Qatar.
Finalement, les Etat-Unis ont souvent été très impliqués dans la politique soudanaise. Ils l’ont inscrit dans la liste des pays soutenant le terrorisme, mettant à mal l’économie de ce pays, déjà fragile. Le blocus sera levé en 2017.
Ambassadeurs
Il serait donner honneur à l’émancipation soudanaise de commencer cette section par Alaa Salah symbole de libération de la révolution soudanaise. La photo de cette jeune étudiante, vêtue d’une tenue blanche et de grandes boucles dorées a fait le tour du monde. Symbole d’une tradition qui s’aime mais qui souhaite changer certains de ses codes qui l’étouffe dans son épanouissement.
Alaa Salah
Les exemples de leadership féminin ne se hissent pas uniquement à travers la jeune génération, bien au contraire. Comme le montre Awadeya Mahmoud Koko, une vendeuse de thé, qui depuis 20 ans, soutient le droit de marchands ambulants. Elle reçoit en 2016, “Woman of Courage Award” pour son courage et engagement. Elle soutient les femmes soudanaises qui travaillent seules dehors.
Autre registre, Nyadak Duckie Thot est une australienne d’origine soudanaise dont la ressemblance troublante avec Barbie crée un émoi sur la toile. Elle milite pour une plus grande représentation des filles noires sur les podiums.
Ali Mahdi, est un acteur de cinéma soudanais né en 1952 devenu un des plus célèbres comédiens du monde arabe dans les années 1980. Tout au long de sa carrière, il fait la promotion du cinéma au sein de la région puis fait valoir ses ambitions au niveau international. Il est aujourd’hui membre de l’International Theatre Institute (ITI) qui fait la promotion des arts dans le monde avec le soutien de l’UNESCO.
Arts
Rashid Diab est un peintre à renommée internationale. Il se plaît à peindre des femmes soudanaise, comme un souffle dans le désert, leur silhouette s'entrechoquent par leurs couleur dans ce paysage infini. Un pionnier de l’art contemporain soudanais. Il reçoit plusieurs distinctions nationales et internationales. Il fonde le Rashid Diab Art Center à Khartoum.
Ibrahim el-Salahi, autre artiste, qui à partir de son héritage culturel soudanais et son don pour la calligraphie donne naissance à un nouvel art visuel en s'inspirant de l’art contemporain. Sa passion pour l’art le fait passer par de grandes académies d’arts comme la Slade School of Fine Art à Londres ainsi qu’aux Etats-Unis et le Nigéria. Il décide de rentrer au Soudan où il finit par être nommé directeur de la culture par Gaafar Nimeiry, mais il fût emprisonné rapidement, accusé de participation à un coup d’Etat. Il finit par s’exiler à Londres. Il est un des premiers artistes africains à utiliser la calligraphie dans ses oeuvres. Elle seront exposées au Tate Museum ainsi qu’au Moma et d’autres.
Alphabet No. 21962; reworked 1968
Ibrahim el-Salahi
Aicha Musa Ahmad fait partie de ces artistes de l’histoire de chaque culture et de chaque pays, qui casse les codes, révolutionne l’art comme la société. Très jeune, elle commence à chanter malgré les réticences de sa famille et la société patriarcale dans laquelle elle baigne. Elle se fait repérer par un producteur égyptien qui lui fait enregistrer ses premiers titres. Sa popularité grandissante, elle est la première femme dont les musiques passent à la radio. Connue pour ses mélodies d’amour, elle ne manque pas de militer dans ses chants, pour l’indépendance de son pays et l'émancipation des femmes.
Les classiques n’ont jamais quitté le coeur des soudanais, qui en pleinne révolution n’hésitent pas à reprendre en coeur la musique si connue de Ibrahim Al Kashif, en scandant : “Je suis Africain, je suis soudanais”. Ibrahim Al Kashif, pionnier de la musique moderne du Soudan, et chanteur le plus populaire du pays jusqu'à l’indépendance du Soudan.
La musique soudanaise surprend toujours. Influencé par les rythmes de James Brown, Kamal Keila, crée un nouveau style le funk & soul soudanaise des années 1970. Il parle l’apogée de la musique moderne soudanaise. Destinée à rapprocher les peuples, il chante en arabe comme en anglais et diffuser une ode à la paix. Il signe le morceau Muslims and Christians, qui chante la réconciliation des deux confessions déchirées alors par la guerre civile.
Littérature
La littérature soudanaise s’inscrit davantage dans la littérature arabe.
Dès son enfance, dans les années 20, Mohammed Al Fayturi commence à se prendre de passion pour la littérature qu’il finit par étudier en Egypte. En 1953, il publie un recueil de poèmes appelé “Chansons d'Afrique”. Il se lance également dans une carrière de journaliste mais n’oublie jamais sa passion première. Il publie d’autres oeuvres comme “Une chanson pour le Soudan”, ou “Les amoureux venant d’Afrique”.
Enfant de paysan, Tayeb Saleh, prétend d’abord à une carrière d’ingénieur agricole. Très vite, il se tourne vers la littérature qui le mène vers une carrière d’enseignant puis de journaliste. Il travaille en parallèle pour l’UNESCO où il ne met pas de côté sa passion pour l’écriture. Dans ses oeuvres, il traite de la thématique coloniales, les relations humaines, avec en fond, l’histoire de son pays. Un de ses classiques reste sans conteste “Saison de migration vers le Nord” publié en 1966 et longtemps censuré au Soudan. En 1969, il publie “Le Mariage de Zein”, dont l’adaptation au cinéma lui offrira une récompense au festival de cannes en 1976. Il reste un des plus grands écrivains du monde arabe. Un prix littéraire porte son nom. L’inspiration lui vient principalement de l’histoire du Soudan. Il écrira “Sumr al Fitna” pour retracer la conquête arabo-musulmane au Soudan, basé sur des récits locaux.
Tayeb Saleh
Leila Aboulela est une grande femme de lettre soudanaise qui gagna plusieurs distinction. Elle ne manque pas de parler de politiques dans ses écrits mais se concentre davantage sur “la complexité des relations sentimentales liant des personnes de cultures et surtout de religions différentes”. Elle écrira “Minaret”, histoire relatant la vie d’une riche famille proche du pouvoir qui n’a d’autre choix que de s’exiler à l'heure de la révolution.
Ahmad al-Malik, né en 1967 dans le Nord du Soudan, écrit une riche et originale intrigue sur les régimes politiques qui se succèdent dans son pays, tout en décrivant et traversant la psychologie des habitants de la région. Il raconte, le retour d’un dictateur déchu dans son village natal qui a ruiné l’émancipation et le développement de son pays dans “La saison des pluies”.
Sources:
- Alain GASCON, Roland MARCHAL, « SOUDAN », Encyclopædia Universalis
- Kingdom of Kush - History of africa with Zeinab Badawi, BBC, 2020, https://www.youtube.com/watch?v=CwaP1kyAqqo&t=844s
- Le royaume perdu des pharaons noirs- Arte, 2020, https://www.youtube.com/watch?v=4o7GHBX0KLk
- T. EL-SINGABY, La République démocratique du Soudan(bibliographie sélective 1900-1986), CNRS, IREMAM, Aix-en-Provence, 1987
- Soudan, trente ans d'indépendance: mutations et obstacles au développement socio-économique, Jir MESSAOUD, PRésence africaine, 1987