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La Libye

Le mensonge est le capital des intermédiaires

25 mars 2021

Population : 6 374 000 (2017, Banque Mondiale)

Superficie: 1 759 500 km²

Capitale: Tripoli

Devise: Liberté, Justice, Démocratie

Monnaie: Dinar libyen (LYD) 1€ = 1,61 LYD (10/07/2018)

Langues: Arabe dialectal, langues berbères, langues toubous - langue officielle = Arabe

Hymne nationale: Libye, Libye, Libye — également connu sous le titre de Ya beladi (Oh mon pays, يا بلدي) — est l’hymne national de la Libye.

Date d'indépendance: 1 janvier 1952

Indice de développement humain : 0,716 (2016,PNUD)

Couleur du drapeau: Le drapeau libyen est constitué de quatre couleurs. Leur choix s'inspire d'un vers de Safi Eddine El-Hali : « Blancs sont nos bienfaits, noires sont nos batailles, verts sont nos pâturages, rouges sont nos épées ». Ces couleurs rappellent les couleurs panarabes que l'on retrouve dans de nombreux pays arabes. Quant aux croissant et à l’étoile, ils font référence à l’héritage Ottoman.

Paléolithique bonjour !

Deuxièmement, elle révèle que cet enfant avait la peau noir. Ainsi, les hypothèses veulent que les populations de cette région soient noires avant de se métisser aux différentes vagues de migrations et de conquêtes qui suivront dans les siècles à venir.

En effet, de grandes vagues de migrations se sont enchaînées il y a 5000 à cause d’un changement climatique dramatique. Cette région aux allures de savane luxuriante comme en témoignent les peintures et sculptures rupestres, avec la flore et la faune qui y étaient peintes, a été victime d’une désertification avancée poussant les populations à se déplacer vers le Nil à l’Est. En se déplaçant ces populations Nord africaines ont emporté avec elles, culture, spiritualité et sciences. Certaines hypothèses veulent que le dieu Nubie- de l’embaumement et des rites funéraires dans le panthéon Egyptien - ait une tête de chien et un corps d’homme … Des illustrations similaires ont été retrouvées dans le Nord de l’Afrique.

A consulter:

  • France 5, “la momie Uan Muhuggiag", Youtube,URL: lien

Les civilisations berbères de Libye

Néanmoins, les populations ibéromaurusiennes n’ont pas toutes migré vers l’Est. Il apparaît que parmi elles, des populations qui se sont réfugiés dans les montagnes pour se protéger du climat mais aussi des vagues humaines postérieures, ont décidé sans doute de se réfugier dans les montagnes. Ils pourraient donc être les ancêtres des berbères habitants dans les montagnes.

Il y a 5000 ans également, la civilisations capsienne naît . Elle se trouve dans les terres alors que les ibéro maurusiens est installée davantage sur les côtes. C’est vers - 4000 que les Amazighs, dits Berbères s’établissent, héritiers de la culture ibéromaurusienne et des capsiens.

Les premières mentions historiques des populations libyennes en tant que peuple, nous proviennent des archives de l’Egypte antique et d’Hérodote, historien et géographe grecque du Ve siècle av JC.

Sous la XIXème dynastie, Ramsès II décide d’incorporer des contingents Libyens à l’armée égyptienne pour contrôler la zone. Nous retrouvons sous la stèle d’El Alamein la preuve de cette occupation mais également une mention au peuple Libou. Pour l'anecdote, ce sont les Grecques qui, en - 1400, ont à travers la dénomination Libou, laissé le nom de Libye sur la région, qui désignait pendant longtemps l’ensemble du continent Africain connu à l'époque.

Cette conquête ne fut pas de toute simplicité. Elle a provoqué deux guerres égypto-libyennes les mieux connues datent du règne de Ramsès III, en –1194 et –1188. Mais les Egyptiens les ont toujours vaincues. Par conséquent de nombreux Libyens ont fini par intégrer les contingents des armées égyptiennes. Parmi ces peuples libyens, la tribu des Meshwesh, dont un des leurs, Shoshenq, deviendra Pharaon.

Parmi les Libou, les Garamantes sont cités par Hérodote qui les décrit comme les peuples habitant en Libye intérieure. Les Garamantes font partie de cet ensemble de populations à peau sombre qui se distinguent des négroïdes soudanais et des blancs méditerranéens. Des différents peuples du Sahara antique, celui des Garamantes fut certainement le plus important, le plus puissant et aussi le plus évolué. Le cœur de cette civilisation se trouvait dans le sud de l'actuelle Libye, en bordure du massif du Fezzan. La culture garamantique se nourrissait d'un commerce transsaharien qui assurait les relations entre les pays du nord, imprégnés des civilisations méditerranéennes et ceux du sud où la savane abrite les cultures sub-sahariennes. Cette double influence explique la diversité des propositions sur les origines des Garamantes.

D’autres peuples comme les Pharusiens et les Nigrites sont cités comme des populations d’Afrique du Nord, à la peau sombre.

A consulter: 

  • Chaker, Salem, et Masin Ferkal. « Berbères de Libye : un paramètre méconnu, une irruption politique inattendue », Politique africaine, vol. 125, no. 1, 2012, pp. 105-126. URL: lien
  • BBC NEWS AFRICA, “North Africa - History Of Africa with Zeinab Badawi”, 9 Avril 2020, Youtube, URL: lien
  • Collection Générale, Histoire Générale de L’Afrique, Volume II, “Les protoberbères”, p 455-475 http://base.d-p-h.info/en/fiches/dph/fiche-dph-7056.html

La Libye Égyptienne

De - 945 à - 924, Shoshenq, un libyen au service de l’armée Égyptienne prend le pouvoir et uni l’Egypte et devient son pharaon. Pendant environ deux siècles, cette dynastie libyenne règne sur le territoire avant de se diviser et de plonger dans le chaos. Il laisse place à l’Empire Koushite qui s'étend sur toute l’Egypte de -944 à -914 sous le règne du Pharaon Piye. Ainsi, la dynastie nubienne aura le contrôle de la région jusqu'à - 656.

Arrivent les Assyriens qui décident de conquérir l’Empire Koushite en -664 . Cela donnera aussi l’envie aux Phéniciens de s’installer et de s'étaler sur les côtes du Maghreb en s’établissant notamment à Carthage et en Tripolitaine.

En -609, les Babyloniens, avec l’aide de mercenaires grecques, tentent de s’imposer dans la région et de déstabiliser les Assyriens. Cependant, les perses de l’Empire Achaemenid, bien plus forts qu’eux, finissent par maîtriser la région de -550 à - 330.

En parallèle, une dynastie sur le sol lybien prend ses marques. C’est la dynastie de Battiades qui règne sur Cyrène (et donc en Cyrénaïque) entre le VII et le V av JC. Elle fait référence à son premier roi Battos I qui est venu de Théra ( Santorin actuel) pour fonder la ville de Cyrène en - 630.

En -330 Alexandre de Macédoine va conquérir l’Empire Achaemenid. Cependant sa mort qui survient quelques années plus tard et laisse la place à un de ses généraux, Ptolémée qui fonde le nouvel empire Egyptien Ptolemaic de -305 à -30. Beaucoup d’échanges commerciaux se sont développés entre l'empire de Carthage et celui de Ptolémée. Entre-temps, l’empire romain était en train de se former...

Du côté de Carthage, la conquête romaine se lance. Cela finit par provoquer trois grandes guerres dites puniques. Les guerres puniques opposaient les romains et les carthaginois, appelés Pœnicus en latin, faisant référence aux Phéniciens, dont les Carthaginois sont les descendants. La première a eu lieu entre -264 à -146. La seconde entre -219 à -201. Ces deux guerres étaient principalement à travers des missions et expéditions maritimes. En -149, la troisième guerre punique marque la fin de Carthage battue en 3 ans par les romains qui ont complètement détruits et brûlés la ville.

La Libye romaine

Les Romains renomment cette région la province d'Ifriqiya qui représentait la région de Carthage jusqu'à Constantine en Algérie, et de Carthage jusqu'à Tripoli. Petit à petit, elle définissait l’ensemble de la partie connue du continent Africain.

La chute de Carthage a été possible grâce à l’aide des populations berbères apportées au Romains. De ce fait, à la fin de Carthage, deux grands royaumes berbères sont nés : le Royaume de Maurétanie et celui de Numidie.

Massinissa était le Roi de Numidie. Il réussit à unifier l’ensemble des peuples berbères sous son autorité, bénéficiant du soutien des romains, qui lui sont redevables. A sa mort, son petit neveu Jugurtha s’est lancé dans des combats contre les romains qui l’ont battus à plate couture. Son fils, Juba Ier a voulu récupérer le territoire de son père mais il fut battu par Jules César en personne. Son fils, Juba II, a été très jeune pris sous l’aile de Rome qui le forma. En retournant à Carthage, il refonde une ville qu’il nommera Césaria, en hommage à Jules César. Cette ville s’appelle aujourd’hui Cherchell. Juba II fondera également la ville florissante de Volubilis, située au Maroc.

Depuis Rome n’a cessé de s’étendre et de conquérir les territoires voisins dont la Numidie, la Maurétanie, la Perse et finalement toute la méditerranée pendant plus de 600 ans.

Au VIIè siècle sonne la révélation de l’Islam avec la révélation faite au prophète Mahomet. Dès le Califat de Rashidun de 632 à 661 et celui des Ommeyad de 661 à 750, les conquêtes s'enchaînent permettant leur établissement jusqu’en Espagne.

De 750 à 1258 s’établit le Califat Abbasid qui permet la naissance de nouveaux Etats notamment en Algérie et au Maroc. En effet, le premier gouvernement marocain s'établit avec Idriss Ier en 789.

Dès 909, c’est le tour de Fatimides qui en conquérant le califat Abbasid s'installe sur l’ensemble de l’Afrique du Nord jusqu’au frontières des Idrissides établis au Maroc.

Au Nord, en Espagne, le Califat de Cordoue formé de 929 à 1031, vient menacer les Idrissides au Nord du Maroc et le conquiert .

Au Maroc, la dynastie conquérante des Almoravides ne cesse de se renforcer et s’établit de 1040 à 1147. Ils mettent sous domination le Sud de l’Espagne jusqu’aux portes de la Mauritanie actuelle.

A la chute des Almoravides, une tribu berbère du Sud marocain prend le pouvoir et s’établit dans la région : Ce sont les Almohades régnant de 1121 à 1269. Avançant vers l’Est, ils finissent par déclencher la chute de l’Empire Fatimide qui est remplacé par le sultanat de Ayyubid de 1171 à 1260, puis par le sultan des Mamluk de 1250 à 1517.

Au XV siècle, la région était généralement calme jusqu'à l’arrivée des conquêtes de l’Empire Ottoman de 1299 à 1923 sur toute l’Afrique du Nord sauf au Maroc, à l’époque dirigé par la dynastie Saadi qui à sa chute laisse place à la dynastie Alaouites qui règne depuis 1666 sur le Maroc.

Toutes ces conquêtes et conquérants venus d’Arabie ont au-delà des conquêtes territoriales exportées le mode de vie et les traditions bédouines et les traditions musulmanes que l’on retrouve en Afrique du Nord.

Image du continent selon Hérodote

La domination Turque - XVIe siècle

Lors du XV siècle, La ville de Tripoli est très prospère. Plusieurs puissances maritimes ont des vues sur elle notamment la Monarchie Espagnole et l’Empire Ottoman. En 1510, elle sera conquise par Charles Quint puis par les chevaliers de Malte. Néanmoins, en pleine apogée de l’Empire Ottoman, La Libye finit par être définitivement conquise par Soliman le Magnifique en 1551. La domination de l’empire Ottoman n’arrive pas à s’intégrer dans les traditions des tribus locales. Elles continueront à fonctionner de manière autonome.

En 1711, la régence est au mains des Karamanli, une dynastie d’origine turque de l’Empire Ottoman menée par Ahmad al Karamanli. Ils parviennent à faire de la Libye un territoire prospère grâce aux commerce maritime et à l'activité des ports de Tripoli, Benghazi, Misrata et Derna. Ahmad al Karamanli parvient à rassembler les trois grandes provinces Libyennes que sont la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le Fezzan sous une administration sévère. Les Karamanli sont finalement chassés du pouvoir et la Libye sera soumise à une administration directe en 1835.

Soliman le Magnifique

En 1840, Mohammad ben Ali al-Sanoussi, originaire de Mostaganem et chef d'une confrérie religieuse établi en Cyrénaïque, la première pierre d'une zaouia, un centre religieux qui, sera le foyer de résurrection nationale.

Son petit-fils, Mohammad Idris al-Sanoussi, deviendra le premier Roi de Lybie tout en demeurant le chef de la confrérie Sanoussi. Les Sanoussi se battront contre le pouvoir turc pour ensuite continuer leur combat contre l’occupation italienne.

La conquête Italienne puis européenne - 1911

En pleine course aux empires coloniaux, l’Italie montre également son appétit pour la détention de colonies. Poussés par la France et le Royaume-uni, elle pousse son dévolu sur le territoire Lybien.

Une guerre entre l’Empire ottoman et les Italiens éclate. Elle finit par être à l’avantage des Italiens qui la gagnent le 5 novembre 1911.

Profitant de l’évacuation de la Libye par les Turcs, les Italiens lancent une attaque contre les forces d’Aḥmad al-Sharif, le beau-père du Roi, au sud de Derna, mais ils essuyent une défaite retentissante à Yawn al-Djuma le 16 mai 1913. En Tripolitaine, les Italiens lancent une attaque similaire où ils parviennent à vaincre les Libyens lors de la bataille de Jendouba le 23 mars 1913. Cette victoire a permis aux Italiens de s’immiscer au Fezzan. La conquête de la Libye ne fut pas un long fleuve tranquille. En effet, elle fait face à une résistance bien organisée et des contingents de soldats.De 1914 jusqu'en 1921, la résistance se maintient.

Sous les ordres du proconsul Volpi, en plein régime Mussolinien, une importante armée commandée par le général Graziani marche sur Gharuan, capitale de la Tripolitaine qui finit par tomber le 7 novembre 1923. La ville de Misrata tombe également le 20 février 1923.

Entre-temps, le l’émir Idriss al-Sanoussi, chef spirituel et commandant suprême de l’Union, part en exil volontaire en Égypte. Décision restée inexpliquée. Il désigne Omar al Mukhtar pour commander les forces militaires de la confrérie.

Après des années de résistance acharnée, Omar al Mukhtar finit en septembre 1931par se faire emprisonner à Benghazi. Jugé par un tribunal militaire, il est exécuté en présence de milliers de Libyens le 16 septembre 1931.

Le 24 janvier 1932, Badoglio annonce que la Libye est conquise et occupée.

En 1939, sonne les débuts de la seconde guerre mondiale. L’Italie entre en guerre en 1940. Idriss al-Sanoussi qui s’était enfui en Egypte, se range du côté des alliés et lève contre la coalition germano-italienne des troupes qui combattent aux côtés de la VIIIe armée britannique durant les batailles qui opposent les Alliés au Allemands menés par le maréchal Erwin Rommel.

Quelques années après la fin de la guerre, la Libye est partagée entre L’Italie, la Grande-Bretagne qui s’établit en Tripolitaine et la Cyrénaïque et la France qui s’installe au Fezzan. Idriss al-Sanoussi revient triomphant en Cyrénaïque en 1945.

Le nombre d’acteurs s’étant multiplié en Libye, c’est finalement aux Nations-Unies que revient le sort de la Libye. Le 21 novembre 1949, la résolution 289 est votée permettant à la Libye d’accéder à l’indépendance. Le 2 décembre 1950, le prince Idriss est élu par l'Assemblée constituante libyenne premier monarque du pays. Le 24 décembre 1951, le Roi proclame solennellement l'indépendance le 1er janvier 1952.

A l'indépendance, le pays est essoufflé et doit se reconstruire. Les anciens pays coloniaux trouvent encore liberté sur ce terrain. Ainsi de nombreux accords de "protection” via des traités d’alliance militaires et économiques sont mis en place avec l'Angleterre et les Etats Unis permettant l’établissement de nombreuses bases militaires

En 1956, la découverte de gisements de pétrole par la compagnie Libyan American Oil bouleverse l'économie de la Libye, en lui apportant des royalties inespérées. Le 18 avril 1959, les premiers gisements importants sont découverts à Zelten au voisinage du golfe de Syrte. Dix ans plus tard, 44 sociétés exploitaient le pétrole libyen. De 8 millions de tonnes en 1962, la production de pétrole brut atteint 126 millions en 1968, 150 millions en 1969 et 492 millions en 1990.

L’économie est bouleversée et devient de plus en plus dépendante des revenus pétroliers. Le niveau de vie des Libyens s'enrichit et se modifie mais crée de fortes inégalités sociales qui provoquent un mécontentement de la population.

Idriss Ier

L’Etat Lybien commençant à se renforcer, essaie de sortir de la dépendance qu’il a avec les consortium anglo saxon et tente de développer de nouvelles relations diplomatiques. Il se lie avec l’URSS et ses voisins d’Afrique du Nord fraîchement indépendants.

La guerre israélo-arabe précipite l'évolution. La Libye découvre que les groupes anglo-saxons, en dumpant leur pétrole sur les marchés, veulent concurrencer les autres pays arabes producteurs ; elle découvre aussi que les bases étrangères ont servi à couvrir certaines opérations militaires israéliennes contre l'Égypte. Aussi, dès 1968, le roi Idriss décide de remettre en cause le statut des bases et le régime des concessions pétrolières.

Par l'intermédiaire d'une famille de notables dévoués au roi, les Chelhi, certaines ambassades étrangères tentent de rétablir le statu quo ante, comptant sur la faiblesse du roi ; elles seront devancées par la contre-offensive de jeunes officiers qui, sous la direction du colonel Muammar Kadhafi, profitant d'un voyage du roi Idriss à Ankara, s'emparent du pouvoir le 1er septembre 1969 et proclament la fin de la dynastie Sanoussi en même temps que l'avènement de la République arabe libyenne.

La Libye de Kadhafi - 1969

Certains appelleront la prise du pouvoir par Kadhafi et des officiers unionistes “la révolution blanche”. Pendant des années Kadhafi et ses compagnons ont préparé cette prise de pouvoir. Très tôt, il est pris par un sentiment révolutionnaire, il met en place un réseau de jeunes nationalistes, issus de tribus aux origines bédouines voulant lutter contre l’ordre de soumission établi. Inspiré par Nasser et ses compagnons en 1952 et sans aucune expérience politique, il décide de se lancer dans cette entreprise révolutionnaire.

Dès son accès au pouvoir, Kadhafi purge le système de tous ceux qu’il considère comme corrompus et met en place des mesures pour garantir la justice sociale. Tels que “ l'augmentation substantielle du salaire minimum, réduction de loyer de 40%, une politique de blocage de prix est esquissée pour faire face à l’augmentation du coût de la vie”.

www.slate.fr

Une nouvelle constitution est adoptée le 11 décembre. Dont les objectifs sont : la liberté, le socialisme et l'unité. L'islam est déclarée religion d'Etat.

Les réformes continuent et touchent désormais les intérêts étrangers . En effet, les banques sont nationalisée dans un premier temps à hauteur de 51% puis totalement.

Concernant les bases militaires étrangères notamment anglo- américaines, elles sont évacuée et fermées, provoquant une grande joie au sein de la population libyenne.

En effet, les puissances étrangères acceptent car priorisant les intérêts économiques permis par les nombreux investissements pétroliers en Lybie. En parallèle, les Etats-Unis sont à la même époque empêtrés dans la guerre du Vietnam et préfèrent faire preuve de passivité sur le dossier libyen.

Désormais Kadhafi et son gouvernement s'attaquent à la renégociation des termes des prix pétroliers, dont les larges bénéfices ne profitent en rien au peuple lybien . en effet c’était les consortium qui définissent les prix de référence du pétrole. Commence un bras de fer stratégique à la David et goliath avec Kadhafi contre les 7 Majors … La Stratégie de négociation menée par Kadhafi sera bluffante. Je vous propose de la découvrir en détail dans le livre conseillé de Patrick Mbeko intitulé Objectif Kadhafi.

Kadhafi croyait à la force du groupe et essayait de construire des alliances. Il s'est d'abord tourné vers les pays arabes. Une première union entre l’Egypte, la Syrie et le Libye pour créer la République arabe unie en 1958 avait échoué. Un second projet réunissant l’Egypte de Nasser et le Soudan de Nimeiry avait été pensé sous “la charte de Tripoli”. Malgré la mort de Nasser, l’idée de cette union reste présente et la Syrie de Hafez el Assad la rejoint. Le 17 Avril 1971 est proclamée à Benghazi, l’Union des Républiques Arabes (URA) regroupant la Syrie, L’Egypte et la Libye. Le Soudan se désengage à cause des perturbations internes. L’Egypte d’el Sadate préférera traiter avec les Américains et engager les négociations avec Israël, faisant voler en éclat toute possibilité d’association avec Lybien, profondément contre le projet Israélien. La rupture est totale à la signature des accords de paix de Camp David en 1978.

Malgré ce nouvel échec, Kadhafi essaiera en vain de créer de nouvelles unions arabes avec la Tunisie, L’Algérie et même le Maroc.. au total plus de huit tentatives d’union qui se terminent toutes par un échec. Kadhafi décide alors de se tourner ver l’Afrique sub saharienne.

“Ce que vise le colonel Kadhafi, c’est une sorte d’”unité arabo-africaine” appelée à se forger et se renforcer dans “la lutte commune contre l'impérialisme, le néocolonialisme et le sionisme”. En effet en 1971, de nombreux accords d'amitié entre des Etats africains et Israël sont mis en place. 

En 1973, Kadhafi lance sa "révolution culturelle” et élabore sa “Troisième théorie universelle” dans son petit Livre vert inspiré du petit livre rouge de Mao Zedong.

Sur le terrain de la géopolitique mondiale, le jeu des puissances continue… Les relations entre l’URSS et la Libye se renforcent au grand dam des Etats Unis. Washington tente de faire pression sur le Guide en retardant la vente d'équipements militaires … Ce n’est pas comme si les vendeurs d’armes manquaient : Bonsoir Paaaaaris ... ! yeaaahhh :)

Kadhafi met en place une démocratie directe où le peuple est le décisionnaire. Cette politique tournée vers le peuple et pour le peuple a permis de faire passer le taux d’alphabétisation de 6 à 82%. Mais aussi, un système de santé gratuit pour tous les citoyens, tout comme l’éducation. Les banques libyennes prêtaient sans interêts et il n’y avait presque pas d’impôt. Aussi, la dette publique représentait 3.3% du PIB… je vous laisse regarder à combien sont les pays appelés “puissances économiques”. Ah oui.. et le prix d’un livre d’essence était de 8 centimes d’euros.

Il oeuvre pour améliorer la conditions des femmes en supprimant toutes les lois misogynes et en interdisant les mariages forcés. La polygamie sera encadrée. Il crée une garde rapprochée entièrement féminine à travers l’ouverture d’une école militaire ouverte aux femmes , bouleversant les moeurs et la place de la femme de la société. En se battent, elle devenait l’égal de l’homme au sein de la société.

--> Pour voir un documentaire sur les femmes dans le corps d'amée libyen cliquez sur le lien 

C’est alors que Kadhafi commence à jouer un rôle de plus en plus présent dans la géopolitique du continent africain, qui reste chasse gardé des pays coloniaux, mais aussi du monde. “Au nom de la lutte contre l’impérialisme et son corrolaire le sionisme, le maître de tripoli a ou aurait fourni un appui financier et logistique à de nombreux groupes aux quatre coins du monde’: le MPLA en Angola, le FRELIMO au Mozambique, les basques de l’ETA, l’Armée rouge japonaise, les Moros des Philippines, la Nation of Islam, le Black Panther Party, les organisations pro palestiniennes,e front polisario dan le sud du Maroc etc.

Il s’invite aussi dans des conflits internes comme au Tchad, en Tanzanie, en Ouganda …

Cette politique interventionniste exacerbera l’agacement de ses voisins et L'occident en particulier la France qui voit d’un très mauvais œil les prétentions de Kadhafi sur le Tchad, en plein dans la zone d’influence française. En effet, En 1973, dans une période d'exaltation, par le régime, de l'indépendance par rapport à l'asservissement impérialiste, les Libyens avaient occupé la bande d'Aouzou, la partie septentrionale du Tchad telle que définie dans les accords de 1935 et 1936 entre la France et l'Italie fasciste, remettant ainsi en question l'héritage et la valeur des actes diplomatiques de l'époque coloniale.

Reagan et Mitterrand font accord commun pour limiter l’action et l'expansion de Kadhafi.Lors de son second mandat, Reagan continue son projet libyen avec la collaboration du Royaume Uni. Le premier conflit diplomatique direct intervient après la fusillade qui causa la mort d’ Yvonne Fletcher près de l'ambassade de Libye le 17 avril 1984 lors d'une manifestation de libyens en exil. Les relations entre Londres et Tripoli sont rompues.

Dès lors les libyens seront accusés de tous les mots et surtout de financer et des participer à des actes terroristes. Ils seront accusés d’avoir fomenté l’explosions de la discothèque La belle à Berlin Ouest le 5 avril 1986 qui amènera Reagan à bombarder Tripoli et Benghazi dix jours plus tard. La libye sera aussi tenue responsable de l’attentat de Lockerbie, soit un avion reliant Londres à NYC qui a explosé sur la ville de Lockerbie en Ecosse. La Libye sera obligée d'extrader deux libyens: Abdelbaset Ali Mohmed Al Megrahi et Al Amin Khalifa Fhimah qui seront condamnés à vie.

La Libye passe donc sous embargo des Nations Unies à travers la résolution 748 d’avril 1992 sous la pression du conseil de sécurité soit des USA et de UK en particulier.

L’embargo risquant de peser lourd sur le pays et pouvant provoquer un effondrement économique de la Libye, Kadhafi décide de renouer avec l’occident en leur proposant de collaborer sur la guerre contre le terrorisme. Il faudra attendre l’attentat du 11 septembre pour que cela devienne la priorité de Washington.

“Ce ne sont pas les violations des droits de l’homme ou son supposé soutien au terrorisme qui ‘lont placé catégorique de se soumettre à l’ordre cannibale établi par ceux qui prétendent être les “ maitres du monde” 

Le 12 septembre 2003, le Conseil de sécurité lève les sanctions à l'encontre du régime. Tripoli coopère avec les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Agence internationale de l'énergie atomique au démantèlement de ses programmes nucléaires, dont on craignait le souhait d'acquérir la bombe nucléaire . 2004 est l'année du retour officiel des entreprises américaines dans le pays. La Libye sera même élue membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. La Libye sera même le premier pays de la tournée africaine de Nicolas Sarkozy et de son ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner. (Et là les problèmes commençent...)

Quant à la politique de coopération africaine, il veut se rétablir comme un médiateur dans la résolution des conflits. En 1999, il s'applique à obtenir un cessez-le-feu entre le président congolais Kabila et le président ougandais Museveni. Il organise peu après un sommet international consacré à la paix au Congo. Il intervient de même dans les négociations entre l'Érythrée et l'Éthiopie ou pour l'organisation de discussions sur la Sierra Leone au Togo. Dès le sommet de l'Organisation de l'unité africaine qui s'est tenu à Alger en 1999, il s'affirme en tant que promoteur d'une nouvelle diplomatie continentale. À partir de 2005, la Libye joue ainsi un rôle important dans les négociations avec le Soudan au sujet de la crise au Darfour.

EN 2007, la Libye est le pays le plus développé du continent en terme d’IDH

Conseil de lecture: 

  • Patrick Mbeko, Objectif Kadhafi, Editions libre pensée.
  • Muammar Kadhafi, Livre vert

Les printemps arabes

En 2011, le vent du printemps arabe souffle l’air de la révolution et de profonds bouleversements. Débutant en Tunisie, presque aucun pays arabe n’est épargné. En Libye, la révolution gagne les rues de Benghazi puis s'étend petit à petit dans l’ensemble du pays. Les manifestations qui avaient pourtant commencé dans la non-violence finissent par dégénérer en fronde armées. Les acteurs armés commencent à se multiplier avec des armes de guerres comme des kalachnikovs et des lance-roquettes RPG antichars. Le chaos prend place, le pays est au bord de la guerre civile. Début de Mars, un Conseil national de transition (CNT) a été formé à Benghazi, avec à sa tête Mustafa Abdeljalil, ancien ministre de la Justice passé à la dissidence, avec l'objectif déclaré de renverser le régime de Kadhafi et de guider le pays sur une base intérimaire par la transition vers la démocratie.

Kadhafi sera trahi par Nouri Mesmari , dit le “ WikiLeaks libyen” en raison dans les connaissances qu’il avait sur le régime et sur le Guide Libyen. Ce dernier prétextant un RDV médical en Tunisie se rend en France en réalité afin de réaliser une contre offensive sur la Libye .

Cette trahison permet à la France et le Royaume Uni, qui dès lors reconnaît le CNT comme représentant légitime du peuple de poser un projet de résolution au conseil de Sécurité prévoyant un embargo total sur les armes, des sanctions, et une saisine de la Cour Pénale internationale pour crime contre l'humanité. La résolution 1970 est adoptée le jour même .

“Dix des quinze membres du Conseil de sécurité de l’ONU( USA, RU, France, Afrique du Sud, Gabon, Nigeria, Portugal Bosnie-Herzégovine, Liban, Irlande du Nord) ont appuyé la résolution tandis que cinq autres ( chine, Russie, Brésil, Allemagne, Inde) se sont abstenus.

Cependant, beaucoup de juristes verront en la résolution 1973 une violation de la charte de l’ONU dont l’article 2 indique qu’aucun disposition du présent statut n’autorise les Nations Unies à intervenir dans des questions qui appartiennent à la compétence interne d’un Etat. Cependant le conflit lybien était un conflit interne et donc ne nécessitait pas une intervention du Conseil de sécurité…

“ La référence à la légalité internationale n’a pas la même valeur pour tous. Le droit international, c’est comme la Bible. Autant on s’en est servi durant l'époque coloniale pour assouvir de bas instincts coloniaux, autant l’on se sert du droit international de nos jours pour assouvir les bas instincts néo-coloniaux des puissances impérialistes.” p 381

Dès le lendemain du vote de la résolution, Paris réunit Ban Ki Moon, le Secrétaire général de l’ONU et quelques chefs d’Etats occidentaux et pays arabes pro-occidentaux et antikadafiste pour organiser l’offensive.

Entre-temps, l’UA qui dénonce cette intervention peine à se faire entendre. Elle tente de trouver une issue pacifique à la problématique libyenne. Cependant, Jean Ping à l’époque président de la commission de l’UA reçoit un appel de Ban Ki Moon qui lui indique qu'une réunion se tient en parallèle à Paris et que les dés sont déjà jetés. La Libye était un mur de fronde contre l'hégémonie occidentale à abattre et en son cœur Kadhafi. Il fallait l'abattre, l’occasion était désormais trop belle pour reculer.

“ Pour Jean Ping, les Occidentaux n’avaient qu’une idée en tête: tuer Kadhafi. Lâché par tous, y compris par les siens, son sort a été scellé à Paris”

Un mandat d’arrêt international est place contre Kadhafi, son fils Saif al Islam ainque qu’Abdallah el Senoussi, pour crime contre l’humanité. L’UA s’inquiète de la manière dont est traitée la situation en Libye et demande aux États membres de ne pas exécuter ce mandat. On accuse le procureur de la CPI Luis Moreno Ocampo de mettre l'institution au service de l’agenda des régimes occidentaux. En vain … Kadhafi sera capturé et tué le 20 octobre 2011 comme un animal. Les images de son arrestation feront le tour du monde.

Je ne sais pas pour qui ces images étaient jouissives, mais elles l’étaient certainement pour que résonne dans nos esprits cette dernière image de Kadhafi.

Les raisons de cette guerre sont nombreuses et ne cachent pas les principales qui étaient purement des intérêts géostratégiques et économiques mais aussi une sorte de terrorisme d’état finalement … Kadhafi n’est ni le premier et ne sera peut être pas le dernier exemple de ceux qui osent faire front contre l’ordre mondial. Encore une fois, l’activisme panafricain a été bombardé en son cœur.

Croire que ce conflit était motivé par la démocratie et la défense des droits de l’homme est un leur. Cette escalade criminelle ainsi que, “les frappes aériennes humanitaires” sont le plus grand mensonge que cette histoire ait pu inventer…

A l’issue de cette traque, la Russie et la Chine suspectent l’OTAN d’avoir commis des crimes de guerre en Libye. Comprenons peut-être aussi la réaction de ces pays sur le sujet syrien …

La Démocratie du Chaos

www.news.un.org

Le 23 octobre est proclamée la libération de la Libye selon les termes de l’OTAN, des Nations Unies et par extension de l’ensemble de la communauté internationale qui se félicite d’avoir mis fin à l’ère Kadhafi qui menaçait le respect des droits de l’homme sur le territoire Libyen.

Depuis cette date … La Libye est plongée dans l'abîme du chaos et baigne toujours dans des conflits héritages de cette libération, qui promettait liberté et dignité.

Les versions officielles indiquent que cette plongée dans le chaos était prévisible car le régime politique et administratif de Kadhafi manquait de structure. Non pas qu’il manquait de structure, mais qu’il n’était pas similaire aux structures administratives occidentales… nuance.

En Effet, le pouvoir n’était pas structuré en pouvoir exécutif type (parlement, sénat, etc…)

La constitution était représentée par le livre vert et le pouvoir reposait sur des chefferies, soit par une démocratie directe.

Cependant, revenons aux faits et aux événements qui se sont déroulés depuis 2011, route vers "la liberté et l’amélioration des conditions de vie."

Comme indiqué précédemment, la CNT était en tête du mouvement de rébellion. Ce pouvoir, il l’a transmis au Congrès Général National (CGN) en août 2012, date, marquée par les premières élections libres en Libye.

En 2014, de nouvelles élections sont mises en place pour élire la chambre des représentants, cependant le taux de participation est très faible.

La CGN est basée dans les villes de Tripoli et de Zenten qui regroup des milices islamistes. Quant à la chambre des représentants, ils sont basés à l’Ouest, vers Tripoli et Tobrouk est portent la casquette de libéraux. Ils deviendront l’Armée Nationale libyenne ( ANL).

Dans cette salade, il faut considérer que tout le monde a des milices sur ces territoires. Après la chute de Kadhafi, c’était un peu le carnaval et il faut dire qu’ils sont volatiles et peuvent facilement changer de camp.

En 2015, le Général Khalifa Haftar est placé à la tête de l’ANL. Il avait fait la révolution de 1969 avec Kadhafi , mais lors de la guerre qui opposait la Libye avec le Tchad, Khalifa Haftar s’est senti abandonné par Kadhafi. Dès lors, il s’est défini comme un opposant du pouvoir. Avec le soutien des Etats- Unis, il est extradé au Zaïre ( ex- République démocratique du Congo) puis vers les Etats-Unis dans la ville de Falls Church à quelques kilomètres du siège de la CIA...LOL. Bref, en 2015, il repart en Libye, avec en poche un passeport américain. ( cadeau de la maison Bsahtek !

Du coup, à l’Est est placé le Général Khalifa Haftar où il maîtrise les villes de Benghazi, el Beida et Tobrouk et commence à combattre des milices ayant prêté allégeance à AQMI - filiale d’Al Qaïda au Maghreb. A l’Ouest, nous avons le CGN.

Une guerre débute entre les deux camps pour prendre le pouvoir. Des armements lourds de guerre sont utilisés malgré le blocus contre les armes appliqués sur la Libye… bizarre ici personne ne dit rien. Il n’y a plus personne pour défendre les civils . Allo l’ONU, l’OTAN, les autres … ?

Bon, à un moment, l’ONU décide tout de même de lancer des accords de paix, qu’elle fera le 15 décembre 2015 avec les accords de Skhirat.

De cet accord de paix, les conclusions sont que :

  • l’ANL devient la Chambre des représentants
  • La CGN devient le haut conseil d’Etat avec à sa tête Faiez el Sarraj. En avril 2016, il devient officiellement - selon l’ONU- président de la Libye.

Cependant Haftar ne reconnaît pas cette nouvelle organisation. Ces accords sont un échec. Le problème est qu'officiellement, la communauté internationale reconnaît Faiez el Sarraj comme président officiel, mais soutient encore officieusement, notamment avec des armes, le Général Haftar…

Avec ces soutiens logistiques, le Général Haftar continue à gagner du terrain et à maitriser une bonne partie du territoire Libyen, jusqu'à arriver à Tripoli où sont basées les institutions de pouvoir ainsi que le CGN. Le 19 janvier, il prend la ville de Sebha dans le Fezzan.

En Avril 2019, il approche de Tripoli mais n’arrive pas à prendre la ville. Pour cause, Fayez el Sarraj est soutenu par la Turquie qui lui donne des armes. En 2020, Erdogan dit qu’il est prêt à intervenir militairement pour soutenir el Sarraj.

Aujourd’hui la Libye est partagée en deux, et les conflits peuvent éclater à tout moment. La menace du terroriste est continue et le quotidien des libyens est dégradé.

Notons que Fayez el Sarraj comme le Général Haftar ont été placés par l’extérieur et non pas par le peuple alors que c’est un fondement de la démocratie vendue par l’Occident. Une parmi tant de preuves flagrantes que cette guerre n’a pas pour objet la défense des droits de l’homme et bien sûr des intérêts géoéconomiques et géogratégiques. S’il s'agissait des droits de l’homme, comment expliquer le silence des instances qui ont poussé cette guerre, face aux catastrophes humaines qui ont à peine choqué, ces migrants réduits en esclavages ou encore les kidnapping et les tortures…

“ En sept mois, les forces de l’OTAN ont en effet détruit ce que les Libyens ont mis quarante-deux longues années à bâtir au prix d’énormes sacrifices” 

Ce peuple à qui on avait promis, liberté et dignité. Aujourd’hui voit que seul le chaos a pris part à ce rêve…

Etudier la Libye permet de comprendre le jeu des grandes puissances en Afrique.

Kadhafi va être un des piliers de la création de l'Unité africaine. Il était convaincu que pour que l’Afrique pèse sur l’échiquier international, il fallait qu’elle se rassemble.Kadhafi s'opposait aux occidentaux chez lui mais également dans d’autres pays africains. Pour mieux établir main mise sur le continent il fallait faire sauter le front de refus qui à sa tête était le colonel Kadhafi.

Kadafi a plus investi que tous les outils de financement comme le FMI et la BM.

Le FMI Africain, la banque de développement africaines pour concurrencer les occidentaux, n’a pas été oublié par les occidentaux. 

Kadhafi avait pris conscience d’une guerre dont beaucoup d’autres dirigeants étaient pro occidentaux. Les “laquets du système occidental”.

Le refus de l’américanisation de la Libye. Quand une économie est américanisée, elle en devient indépendante . Il a préféré mettre en place un système propre aux Libyens. Il avait mis au centre le bien être du Libyens.

Conseil de lecture:

  • De l’unité africaine de Nkrumah à l’Union africaine de Kadhafi - Sassou Attisso

Economie 

Le sol libyen se situe sur une large source pétrolière de très haute qualité. En 1956 les premiers puits de pétrole sont découverts. Dix ans plus tard, la Libye devient un des plus grands producteurs du continent Africain.

Avant la découverte et l’extraction des ressources pétrolières, l’économie était fondée sur une activité principalement agricole et pastorale. et ce jusqu’à la colonisation italienne en 1911. Cependant, cette colonisation a animé de nombreuses guerres de résistance. De ce fait, de nombreux territoires agraires ont été détruits. Sur les terrains restants, l’Italie a installé des colons. Chacun recevait de nombreux hectares, ainsi qu’une habitation pour développer la production agricole.

Dès 1951, à l’indépendance de la Libye avec à sa tête le roi Idriss Ier, les Libyens sont très pauvres et comptent 94% d’analphabètes. Les richesses sont aux mains des colons. La Libye d’Idriss Ier se contentera de recevoir de l’aide humanitaire et financière du Royaume-Uni et des Etats Unis en contrepartie d’installation de bases militaires.

A l'arrivée de Kadhafi au pouvoir en 1969, la donne change et les rôles s’inversent.

Kadhafi se révèle être un fin négociateur pour revoir les prix des 7 majors américaines établis sur le sol libyen. Il arrive à renégocier les prix pour la Libye ce qui donne l’exemple à d’autres pays de la région, notamment l’Algérie avec la France, de renégocier les accords économiques pétroliers.

En 1971, la National Oil Corporation , compagnie pétrolière nationale de la Libye est née.En 1973, à la suite du premier choc pétrolier, la Libye décide de nationaliser toutes les entreprises pétrolières en contrôlant 51% des parts. Les colons italiens sont également chassés des terres agricoles. Finalement la livre libyenne datant de la première monarchie est remplacée par le dinar libyen de 1971.

Dès lors, l’Etat connaît un grand enrichissement qui permet un développement notable du pays et des conditions de vie de ses citoyens. Ainsi, l’éducation comme la santé sont gratuites pour tous. Des élèves du supérieur se voient attribuer des bourses d’études à l’étranger pour les formations indisponibles en Libye.

Cet enrichissement a également permis d’investir dans des infrastructures à l’échelle nationale mais aussi africaine. A l’échelle du pays, on peut nommer le projet de la grande rivière qui a permis de pomper les nappes phréatiques du bassin de Nubie pour assurer l'autosuffisance en eau. A l’échelle du continent, il finance à 75% le projet de la Regional African Satellite Communication Organization (RASCOM) , une institution intergouvernementale africaine qui a permit le déploiement du premier satellite africain permet l’amélioration et l’indépendance des Etats africain par rapport à la gestion de leur service de télécommunication.

En effet, avant le déploiement de ce projet, les Etats africains devaient débourser par an, 500 millions de dollars de taxes ou redevance pour la location de satellite occidentaux. Le FMI et la Banque mondiale ne soutiennent pas et pose à véto au financement d’un satellite en Afrique, qui améliorerait nettement la qualité et allégerait les charges économiques liées aux services de télécommunication dont le coût global serait de 400 millions de dollars ce qui pèse très lourd sur les économies africaines. Le projet voit le jour lorsque Kadhafi prend en charge 75% des frais et la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) les 25% restants.

La Libye accueille également de nombreux migrants venus du Maghreb et d’Afrique Sub Saharienne.

La Libye connaît des moments difficiles à cause des embargos imposés par les Nations unis jusqu’en 1992 à cause des présumés attentats liés à la Libye. Dès la levée des sanctions, la Libye retrouve un nouveau souffle économique.

Lors de la chute de Kadhafi, seul le chaos trouve place en territoire libyen. Depuis 2011, les ressources pétrolières ne servent qu'à financer des guerres internes qui n’entendent en rien satisfaire la tranquillité du peuple libyen. Aujourd’hui, l’argent est rationalisé, l’économie est détruite…La liberté n’est pas gratuite au XXIe siècle…

Relations internationales 

L’histoire des relations internationales Libyenne a été très riche et ambitieuse ces dernières décennies . En effet, après la colonisation, la chute de la monarchie et la prise de pouvoir par Kadhafi les initiatives souhaitant créer des alliances n’ont cessé de se multiplier, avec plus ou moins de succès.

Kadhadi a d'abord essayé de s'unir avec les pays arabes mais en vain. En résulteront huit tentatives mortes dans l'oeuf. C'est ainsi qu'il se tourne vers les pays africain et devient un des pionniers du panafricanisme. Il défendra, financera et sera un donnera une vision au projet panafricain. A titre d'exemple, il s'engage auprès de l'UNESCO à financer le projet de réécriture de l'Histoire générale de l'Afrique, collection qui m'aide beaucoup dans mes recherches. Donc merci Kadhafi !

Kadhafi jouera un rôle important dans la géopolitique mondiale en finançant différent mouvements de libération comme le MPLA en Angola, le FRELIMO au Mozambique, les basques de l’ETA, l’Armée rouge japonaise, les Moros des Philippines, la Nation of Islam, le Black Panther Party, les organisations pro palestiniennes, le front polisario dan le sud du Maroc etc. Il s’invite aussi dans des conflits internes comme au Tchad, en Tanzanie, en Ouganda …

Néanmoins, on accusera Kadhafi d’ingérence ce qui crispe certaines relations car il est surtout accusé de financer des groupes militaires. Son ingérence conduit même à l’annulation du 6e congrès panafricain en 1974.

Aujourd'hui, avec la chute de Kadhafi et les conflit internes ,la Libye ne compte plus dans l’échiquier mondial. C’est un vaste terrain de guerres pilotées, où des acteurs intérieurs et extérieurs se mêlent.

Aujourd’hui elle fait encore partie des organisations internationales et régionales suivantes, dont les plus importantes sont:

  • Les Nations Unies en 1955 avec une expulsion et une réintégration en XX
  • l’OPEP
  • la Comesa
  • l’UA
  • La Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD)

Ambassadeurs 

S'il y a un Lybien que nous n'oublierons jamais, c'est bien Kadhafi. Après toute l'histoire que je viens de vous raconter en amont, après la guerre, que retiendra-ton finalement de Kadhafi? Que c’était un meurtrier sanguinaire, violeur de femme, voir pédophile... La dernière image que le monde verra de lui est l’image de son assassinat qui a fait le tour des médias, bien humiliante pour tous les africains. Mais saurons-nous retenir d’autres aspects de ces 42 ans en tant que Guide de la Jamahiriya Libyenne … ?

Ibrahim el-Kony est un libyen de culture touareg né en 1948 dans le désert, est sans conteste l'un des plus célèbres écrivains contemporains du monde arabe.

Il écrit en langue arabe, ce qui lui vaudra une diffusion dans l'ensemble du monde arabe. Cet écrivain très prolifique a signé 53 nouvelles ou romans. Dans l'oeuvre d'Ibrahim el-Kony, le désert constitue le noyau central d'une prose dense et onirique, riche de références littéraires et mythologiques que la grande culture de l'écrivain lui permet d'introduire au service d'une quête spirituelle et existentielle.

Ahmed Fakroun est un pionniers d'une musique arabe qui intègre de la rythmique occidentale. En 1970, il crée son premier groupe dans sa ville natale, Benghazi, où il joue pour un public d'étudiants. Ce précurseur mêle la batterie, la basse, la guitare, le piano, voire le synthétiseur, et des instruments traditionnels comme le oud ou la mandoline. Or, à cette époque des premières années de la Révolution, les instruments de musique occidentaux sont interdits, et même quelquefois brûlés, au nom du combat contre l'impérialisme occidental. Parti poursuivre ses études en Angleterre, Fakroun y enregistre ses premières chansons et forme un second groupe avec des musiciens anglais. Il revient en Libye avec deux tubes qui connaîtront un grand succès dans le monde arabe, Awedny (Promets-moi) et Noujoum el-lil (Les étoiles de la nuit). De retour en Europe, il signe des contrats avec un label italien. En France, il enregistre en 1984 avec Jean-Baptiste Mondino un vidéoclip intitulé Soleil Soleil, dans lequel Coluche tient un petit rôle. L'artiste vit actuellement à Tripoli.

Dania Ben Sassi est une chanteuse amazighe libyenne et Serbe. Elle est devenue une icône du mouvement amazigh libyen. C'est grâce à la circulation de ses chansons sur internet que Dania Ben Sassi devient une icône lors des printemps arabes en Libye, ses chansons étant engagées en faveur de la révolution libyenne.

Zahra Langhi est une spécialiste libyenne du genre, stratège de la société civile et activiste politique. Elle est aussi cofondatrice et directrice de la Plateforme libyenne des femmes pour la paix (LWPP).

Alaa Murabit, est un médecin, de nationalité canadienne et libyenne. Elle militante pour la paix et les droits des femmes. Elle est notamment connue pour l'organisation qu'elle a créée en Libye en 2011, La Voix des Femmes Libyennes.

Littérature

Maryam Ahmed Salama, née en 1965, est une femme de lettres libyenne. Ses œuvres s'appuient sur la condition de la femme contemporaine dans la société libyenne. Elle écrit des nouvelles et poésies en arabe. Parmi elle La shay'siwa al bulm / لا شيئ سوى الحلم (Rien que le rêve) publié en 1992 et Min Bab ila Bab / من باب إلى باب (De porte en porte).

Suleyman Al Baruni est né en 1870. C'était un penseur religieux et un homme politique berbère de Libye qui se distingue lors de la guerre italo-turque. Il est l'un des symboles de la résistance libyenne au colonialisme italien. Il a également été Gouverneur et est par la même occasion, un bon romancier de la Tripolitaine. En Libye, il est considéré comme un auteur classique. Il écrit Al-Azhar al-riyadiyah fi aʼimmat wa-muluk al-Ibadiyah en 1987.

Ibrahim Al-Koni  a obtenu de nombreux prix littéraires, dont le prix spécial de l'État suisse pour l’ensemble de son œuvre, le prix du roman saharien, le prix Sheikh Zayed Boo Award, le prix Mondello, le prix de l'amitié franco-arabe et le prix du 5e forum du roman arabe dont il offre la totalité des 10 000 dollars de récompense à une association, « l'école des sables ». Parmi ses romans traduits en français : Poussière d'or (Gallimard, Paris 1998), Le Saignement de la pierre (L'Esprit des péninsules, Paris 1999), Un oeil qui jamais ne se ferme (Aphorismes du Désert, Sebe, Paris 2001), L'Herbe de la nuit (L'Esprit des péninsules, Paris 2001) et L'Oasis cachée (Phébus, Paris 2002). Sortie en 2005, la traduction française de son roman-fleuve (615 pages), une grande fresque saharienne, Les Mages, offre au public francophone une des meilleures introductions à l'oeuvre de cet auteur libyen et à son univers.

Sources:

  • The History of North Africa Explained (Morocco,Egypt, Libya, Tunisia, Algeria), Epimetheus, Youtube . URL : lien
  • Collection Générale, Histoire générale de l’Afrique Algérie, Tunisie et Libye: les Ottomans et leurs héritiers p 297-299, UNESCO, librairie en ligne, URL: lien
  • Collection générale, “Libye: sous l'égide des Nations Unies, un nouveau pays indépendant va naître le 1er janvier 1952”, UNESCO, librairie en ligne URL: lien 
  • Collection générale, “Le Maghreb: Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie”, UNESCO, librairie en ligne, URL: lien 
  • Saad Abdulla Buhagar. L’art rupestre du Sud-Est Libyen (Région de KUFRA). Archéologie et Préhistoire. Université de Grenoble, 2012. Français, URL : lien
  • B. Barich, « Libye préhistorique », Encyclopédie berbère, 28-29 | 2008, 4389-4393, URL: lien
  • Kadhafi Mouammar: “Le livre vert” de Kadhafi, 1976
  • Patrick Mbeko, “ Objectif Kadhafi : 42 ans de guerres secrètes contre le Guide de la Jamahiriya arabe libyenne (1969-2011)’, Éditions Libre pensée, 2016
  • Patrick Mbeko | Mouammar Kadhafi, les guerres hors la loi et les leçons pour l'Afrique, Thinking Africa1, Youtube, URL : lien
  • Pinta Pierre, “La Libye”, Editions Karthala, 2016, URL : lien
  • Sites rupestres du Tadrart Acacus, UNESCO, URL : lien 
  • Chaker, Salem, et Masin Ferkal. « Berbères de Libye : un paramètre méconnu, une irruption politique inattendue », Politique africaine, vol. 125, no. 1, 2012, pp. 105-126. URL: lien
  • BBC NEWS AFRICA, “North Africa - History Of Africa with Zeinab Badawi”, 9 Avril 2020, Youtube, URL: lien
  • Collection Générale, Histoire Générale de L’Afrique, Volume II, “Les protoberbères”, p 455-475